Haters gonna hate…Instagram

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Je ne sais pas si c’est la saison, mais je ne crois pas puisque l’été arrive (avec la bonne humeur associée), mais je vois de plus en plus poindre sur les internets des articles virulents vis-à-vis d’Instagram :

  • il rendrait malheureux ;
  • créerait  un sentiment de solitude ;
  • serait une mise en scène de personnes souhaitant faire croire à une vie parfaite ;
  • serait une façon de chercher la reconnaissance des autres.

Je pense qu’effectivement il y’a des effets « pervers » de l’utilisation des réseaux sociaux, mais sont-ils réellement et pleinement responsables de tous nos maux ?

Je me souviens, quand j’étais malheureuse et seule face à mon célibat (et autres mésaventures…tout arrive en même temps en général), voir les copines IG heureuses, amoureuses, avec des boulots sympas m’apportait du réconfort. C’était une façon de me reconnecter au monde réel, de prendre du recul par rapport à mes peines, tout en me rappelant que le droit à l’amour, le fait d’avoir un boulot sympa…n’était pas réservé qu’à certains. J’ai de nouveau pris conscience que moi aussi j’y aurai de nouveau droit.

Pareillement, quand je me sentais seule, poster une petite photo, ou écrire des petits mots sous celles des copines, était un moyen de me connecter aux autres, à des moments où justement j’avais plutôt tendance à me renfermer (en plus des liens avec ma famille et mes amis IRL).  Parler avec des gens plus éloignés de mon quotidien était aussi plus simple, alors que j’étais parfois plus pudique avec mes proches.

Utiliser Instagram, ou parfois laisser de côté mon téléphone, m’a aussi appris à apprécier cette solitude, qui au final avait (et a toujours) ses côtés bénéfiques : lectures au calme, méditation et réflexion sur ma vie, plus de temps pour me replacer au centre de tout. Il m’est alors apparu essentiel de se consacrer du temps pour soi, alors même que l’on fait face chaque jour à un quotidien rythmé.

i love instagram - et si on bavardait

Instagram est devenu un espace de mise en scène (avec de jolies photos, l’angle parfait, les jolis filtres). Quand bien même on aimerait montrer la perfection, Instagram est aussi un moyen de voir les jolies petites choses du quotidien. On s’y attarde davantage, on prend le temps de les photographier. On saisit l’instant. On entend souvent dire que les gens sont râleurs, et qu’ils ont tendance à voir le verre à moitié vide…maintenant on s’insurge face à ceux qui nous exposent de jolies choses au quotidien. J’avoue ne pas comprendre.

Bien entendu qu’Instagram, et plus largement les réseaux sociaux, notre smartphone, l’hyperconnectivité, peuvent vraiment nous couper du monde et des autres. Bien sûr que nous sommes peut être un peu trop accros. Cependant  n’avons-nous pas assez de recul pour savoir quand on dépasse certaines limites ? Ne nous rendons-nous pas compte lorsqu’il est temps de laisser le téléphone dans le sac, dans la pièce d’à côté, pour profiter de l’instant présent ? Et si les autres franchissent les limites (ou du moins celles qui nous semblent trop à la limite de la limite), qu’est ce que cela peut bien nous faire ? On n’aime pas ? Hop, on se désabonne. On en a marre de tout cela ? Hop, on désactive son compte. Au final, nous sommes toujours maîtres de nos choix et de nos actions.

A vrai dire, je crois que ce qui gêne les gens, c’est le manque d’authenticité parfois criant sur certains comptes, dits léchés : visuels parfaits (symétrie, fonds et ambiance lumineux, sourires, derniers trucs à la mode, maison parfaite…). Vraie fan de ce réseau – j’ai ouvert mon compte le 11 mai 2011, soit 7 mois après le lancement de l’appli (j’en parle ici d’ailleurs, attention y’a du old school et de l’ex dedans !!!) – j’ai effectivement observé cette évolution. Avant on postait une photo de notre assiette pas très « sexy », avec une lumière pourrie et un filtre. Maintenant, on essaie de mettre en valeur nos sushis et nos délicieux muffins du goûter. Personnellement, je n’y vois aucun mal, tant qu’on reste dans le réel (et pas dans le shooting mode, ou pire le mensonge). L’authenticité, c’est vraiment ça le plus important à mes yeux. C’est d’ailleurs pour cela que je suis peu de compte mode, déco, boutique etc. Je m’attache aux gens avant tout, pas au fait qu’ils ont le dernier sac à la mode, ou parce que leur maison a un style scandinave.

fête_foraine_paris_mai_2011

C’est ma 1ère photo postée sur IG !

Enfin, la reconnaissance…sans aller jusqu’à dire que c’est du narcissisme, je dois dire que ce réseau peut aider à avoir davantage confiance en soi. Instagram, c’est avoir une maîtrise sur son image, tout en essayant de l’apprivoiser. De l’adopter. On parle de photothérapie, je pense qu’Instagram peut en être l’outil. A une époque où on nous expose dans les médias des personnes toujours plus belles, toujours plus parfaites (selon des critères dont le choix est plus qu’incertain…et pas du tout objectif), cela fait du bien de recevoir des compliments, de se voir avec un regard distancié, et d’arriver à se dire « oui, aujourd’hui je me suis pas mal/beau/belle/jolie/magnifique ».

Certains articles faisaient d’une généralité les profils à la Nabilla, sauf qu’on en est bien loin (et heureusement). Le personal branding n’est pas encore l’objectif de l’utilisateur lambda (dont je fais partie).

Bref, « haters gonna hate » davantage Instagram. Moi, je l’aime toujours autant, et je ne pense pas arrêter de m’en servir (contrairement à Facebook, qui pour le coup ne me manque pas tellement). Instagram, c’est ma petite bulle authentique, de jolis moments partagés, de peines confiées, et surtout de beaucoup d’amitiés.

Et vous, vous pensez quoi d’Instagram ? 

7 réflexions sur “Haters gonna hate…Instagram

  1. Choubi Cherry dit :

    A mon sens, comme pour tout réseau social, il y a du bon et du moins bon sur Instagram. Pour ma part, le bon : échanger avec des gens que j’apprécie ou avec des personnes avec qui je partage des centres d’intérêt (la lecture par exemple). Le moins bon : la représentation de soi qui peut créer un certain malaise en voyant certaines photos, quand certains arrêtent de montrer leur quotidien pour le mettre en scène. Ça rejoint le problème d’authenticité que tu évoques dans ton article.

  2. Sitibou dit :

    Je suis tellement tellement d’accord avec toi : s’attarder sur les jolies choses et les partager, en quoi est-ce répréhensible ?
    Très belle chronique, j’adhère à 100%

    • La Bavarde dit :

      Merci pour ton passage ! J’ai une amie qui un jour m’a dit « tu sais, le bonheur fait peur. Les gens s’éloignent parfois, y compris ceux que tu croyais proche ». Je pense que cela veut tout dire malheureusement…pour autant, ça fait du bien de partager de jolies choses, alors je continue. Et je prends beaucoup de plaisir à lire & voir ceux des autres.

  3. Milune dit :

    Moi qui supporte assez mal d’être seule ( et pourtant ça arrive quand même régulièrement dans une vie ) justement le fait d’avoir les réseaux sociaux de pouvoir papoter avec les copines je trouve ça génial. En revanche lorsque les gens sont réellement là je sais aussi décrocher avec plaisir du virtuel pour profiter de la journée et / ou soirée avec les gens qui st là physiquement c’est tellement plus agréable. Et moi je trouve ça triste et même assez agaçant quand tu parles à quelqu’un qui est en face de toi et qui est toujours scotcher à son tel à discuter avec ses amis non présents au lieu de profiter de la présence de ceux qui sont réellement là.

    • La Bavarde dit :

      Oui, c’est vrai que les réseaux sociaux ont cet avantage, mais peuvent devenir envahissants dans la situation que tu décris en dernier. Parfois je me surprends à jeter un coup d’oeil à mon téléphone, certains proches m’ont parfois fait la réflexion, alors je fais en sorte de le ranger maintenant 🙂

      • Milune dit :

        Je suis justement actuellement en vacances en famille, ca arrive deux semaines par an et tous sont toutes la journée sont soient devant leur téléphone, devant leur télé, ou devant l’ordinateur. Et il ne faut pas croire mais ce st mes grands parents, mon père et mes oncles et tantes qui st le plus connectés pas du tout nous les jeunes. Rien que cet ap midi nous étions 14 dans le salon 8 étaient devant leur ordi et tous les autres ont été scotché devant la télé entre 14h et 18h sans interruption, mon frère et moi discutions en chuchotant et nous nous sommes fait plusieurs fois réprimander par la mère de mon frère ainsi que mon grand frère, car nos bavardage les dérangeaient pour regarder la télé. Je trouve ça quand même fou et triste comme situation. A quoi cela sert de se réunir si c’est pour tous retrouver devant un écran sans se parler? Il n’y a que pendant les repas où on a le droit de parler, mais bon les repas ce n’est qu’une toute petite partie sur une journée. Donc voilà j’ai presque envie de rentrer chez moi alors qu’à la base nous avions prévue de ne rentrer que Vendredi car si c’est pr être devant un écran autant être seule chez moi et au moins chez moi j’ai le droit de parler sans me faire disputer …

      • La Bavarde dit :

        Je fais souvent le même constat que toi, et cela me concerne aussi. Une chose est sûre, on est accros à ces écrans. Et il devient très difficile de s’en passer. Je le vis moi-même, avec ce réflexe téléphone-main (et ça me désespère d’être aussi dépendante). Je pense que les gens n’ont pas tous conscience que cette addiction se fait, comme tu le dis, au détriment des moments passés en famille, ou entre amis.

Un petit bavardage avec moi ?